Archive for décembre, 2008

Bonne année 2009

mercredi, décembre 31st, 2008

Le soleil se lève sur la Réunion pour la nouvelle année 2009

BONNE ANNEE

HAPPY NEW YEAR

 

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Lever de soleil sur la région Est, vu du Bois de Nèfles Sainte-Clotilde 

 

 

Bandes dessinées en créole

mardi, décembre 30th, 2008

Des BD ont été traduites en créole cette année.

 

 

ASTERIX CHEZ RAHAZADE

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TINTIN AU TIBET

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LES BIJOUX DE LA CASTAPHIORE

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Bonne lecture

Joyeux Noël

mercredi, décembre 24th, 2008

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 Pâté créole

Chaque famille a sa recette de pâté créole transmise de génération en génération.

Il est servi traditionnellement avec un verre de Marie Brizard.

 JOYEUX NOEL A TOUS !!!

Préparatifs de fête

mercredi, décembre 24th, 2008

Bonne odeur, bonne couleur, bonne saveur

Dans quelques heures, nous dégusterons ………..un pâté créole

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Armand René MAUPOINT – Evêque de la Réunion – 1810/1871

mardi, décembre 23rd, 2008

Aujourd’hui Saint-Armand, l’occassion de débuter une page consacrée à Armand René MAUPOINT qui fut évêque de la Réunion de 1857 à 1871.

Plusieurs ouvrages parus récemment mentionnent une date de naissance erronnée.

Armand René MAUPOINT est né le 6 décembre 1810 à Chênehutte les Truffeaux.

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La case du noir – P. DE MONFORAND

lundi, décembre 22nd, 2008

Au bon temps de la Féodalité, les serfs venaient grouper leurs humbles cabanes à l’ombre du château qui dominait la colline ; de nos jours, le travail et l’industrie succédant au droit de la naissance, c’est autour de l’usine que se pressent les villages : l’ouvrier se rapproche de la manufacture qui lui promet de l’emploi, comme le vassal se rapprochait du donjon qui, en cas d’attaque, lui faisait espérer une protection précieuse, quoique chèrement payée, il faut bien le dire.Cette loi universelle de notre époque est surtout sensible dans les Colonies, où le travailleur dépend plus étroitement de celui qui l’emploie. Chaque établissement de sucrerie se divise, par suite, en trois parties distinctes : la maison du maître, ou Grande-Case, les bâtiments d’exploitation, enfin le Camp des engagés. C’est de cette dernière seulement que nous voulons nous occuper aujourd’hui : pénétrons y donc, sans plus tarder,   et nous trouverons probablement à faire  quelques études intéressantes.Le Camp se compose le plus souvent d’une large rue, des deux côtés de laquelle s’alignent à peu près régulièrement les cases construites en torchis ou même en paille, et recouverte de vétiver. Elles ont de trois à quatre mètres carrés ; cependant, il y en a toujours quelques une d’une longueur triple ou quadruple,  occupées en commun par plusieurs célibataires, race nombreuse dans les bandes d’engagés, où les femmes ne sont guère admises que dans la proportion d’un dixième.Si l’atelier est considérable, d’autres rues transversales coupent la première et enfin on trouve en s’éloignant du centre quelques maisonnette isolées : ce sont le plus souvent celles des ménages créoles qui, pour se soustraire aux inconvénients de la communauté, se sont retirés sur les limites de l’enceinte, position dont ils profitent pour cultiver un petit jardin et élever quelques animaux qu’ils logent autour d’eux.Somme toute, le camp, sur une habitation bien tenue, n’offre à la vue rien de désagréable ; des arbres, des bananiers touffus, souvent un ruisseau qui traverse, les tiges de différents légumes se suspendant aux perches des toitures, donnent à cette réunion de cabanes une apparence assez riante, et qui ne rappelle en rien l’aspect misérable de certains hameaux dans les campagnes de France.Le mobilier de chaque logement varie suivant l’ordre ou le goût de celui qui l’occupe : les uns, regardant le luxe et le confort comme superflu, se contentent d’une natte en paille, vulgairement nommée saisie, sur laquelle ils dorment à terre, et d’une marmite unique, servant, à la fois, à cuire le riz et à le manger.D’autres ont un rudiment de ménage : un coffre, un cadre ([1]) garni d’une paillasse, un tabouret en bois.Enfin, il y a des cases qui représentent un véritable petit appartement : le lit se cache derrière un rideau, la table a ses vases à fleurs et sa glace dorée ; une armoire, des chaises, quelques images encadrées, une batterie de cuisine suffisante, prouvent que les travailleurs auxquels elle est échue en partage, sentent le charme d’un intérieur propre et coquet.Toute la journée, le camp est désert ou à peu près : partis de grand matin, les ouvriers n’y font qu’une courte apparition vers le milieu du jour, pour prendre leur repas, et retournent aux champs.Mais vient un moment où le petit phalanstère revêt une toute autre physionomie.Le soir est arrivé : le soleil, tout à l’heure encore, brillant d’un vif éclat, s’est précipité derrière les montagnes, et, presque sans transition, le jour fait place à l’obscurité. Le  travail cesse : les différentes bandes d’engagés, sous la conduite de leurs commandeurs, abandonnent l’habitation et se dirige vers la cour.Ils envahissent le camp : en un moment tout s’anime et se met en mouvement dans cette enceinte naguère inhabitée et dont le silence n’était interrompu que par la voix piaillarde de quelques Indiennes et les criailleries des enfants. La fourmillière a trouvé son peuple : chacun se démène ; il s’agit de préparer le repas du soir : ici, on vanne le riz : plus loin, on le pile ; l’un fend du bois, l’autre allume le feu, et tous causent ou, pour mieux dire, crient à la fois. Impossible de saisir le moindre détail si nous nous laissons étourdir par ce brouhaha ; contentons-nous donc de suivre un des travailleurs pour examiner sa case, et étudier son genre de vie.Celui à qui nous faisons l’honneur de le choisir comme type est un noir créole, Pa-Germain ([2]), un des rares spécimens de l’ancien esclave resté fidèle au travail de la terre.Il se dirige vers un coin du camp tout contre la clôture, où il a cherché un refuge contre le tapage des Malabars et la musique trop sonore des Cafres. Son arrivée est signalée de loin, et avant qu’il touche à son logement, un vigoureux négrillon, dans le costume d’Adam avant sa faute, se précipite entre ses jambes en trébuchant. Après une caresse à son héritier présomptif, le père rentre chez lui, et, ma foi ! je comprends le coup d’œil satisfait qu’il jette sur son étroit domaine. La chambre unique est séparée en deux par un rideau de rabanne ([3]), qui, relevé à moitié, laisse entrevoir un lit suffisamment garni et recouvert d’un beau tapis semé de fleurs et d’oiseaux ; le sol est sec et bien balayé ; tout va bien et Pa-Germain aspire avec bonheur un parfum de chez soi, toujours agréable pour un propriétaire…Tout à coup, une ombre vigoureuse se dessine dans l’ombre de la porte, et la maîtresse de la maison vient rejoindre son mari : c’est une forte Cafrine, que le nourrisson, campé sur sa hanche, ne paraît pas fatiguer beaucoup. On se revoit avec plaisir, mais on ne s’embrasse pas : ce n’est point la coutume parmi nos travailleurs indigènes ou créoles ; leur tendresse est peu démonstrative, sans être pour cela moins sincère, j’en suis persuadé …..Mais il ne s’agit pas de s’amuser : le travail a creusé l’estomac du père, une nourrice a bon appétit ; quant au négrillon, il a toujours faim ; vite donc à la cuisine !Trois ou quatre pierres plates forment un foyer devant la porte dela case. Pa-Germain, qui s’est dépouillé d’une partie de son costume, y place quelques menus morceaux de bois recueillis pendant le travail du jour, ou ramassés le long du chemin, en revenant de l’habitation ; une mèche, faite d’un chiffon tordu et imprégné d’huile, reçoit le germe de l’incendie, et voilà un feu qui pétille.Pendant ce temps, la mère ne reste pas les bras croisés ; l’enfant qui dort est déposé sur le lit, et, notre ménagère, prenant sa vanne, nettoie le riz qui doit faire la base du repas.Une fois que la marmite est au feu, bien équilibrée sur ses trois touques ([4]), tout en racontant les évènements du jour, en causant de mille riens intéressants, on prépare les brèdes que le père a rapportées des champs, on fait le rougail ; et quand le dîner est en bonne voie, qu’il ne faut plus que de la patience, le repos succède à l’activité ; le papa tire sa vieille pipe, un de ces meubles précieux dont le poète Mauricien Castellan a dit dans ses Poésies créoles : Toute noire par la fumée,Sa pipe sans cesse allumée,Jetait une épaisse vapeur :Le temps l’avait faite si bonne,Qu’il ne l’eût prêtée à personne,Pas même à son ami de cœur ! Il la charge avec précaution d’un tabac récolté et séché par lui-même, s’accroupit commodément près du feu, et commence à lancer régulièrement sa fumée, grave occupation qu’il interrompt parfois pour surveiller la marmite, en s’éclairant d’un tison enflammé.Le nourrisson s’est éveillé, et la mère, assise sur un tabouret, la poitrine largement découverte, lui présente sa bouteille heureusement intarissable. Le gamin mollement assis sur une de ses jambes reployée, tient déjà son assiette en fer-blanc et s’ouvre l’appétit en croquant une canne.Voyez-les tous les quatre : ce sont certainement des gens heureux ; l’ambition ne les tourmente pas ; ils vivent contents de leur médiocrité. Le père n’a pas cru manquer à sa dignité de citoyen, en restant attaché au service de la terre ; il a continué de vivre libre sur l’habitation qu’il avait cultivée comme esclave. Son maître devenu son engagiste, l’estime comme un bon sujet et le traite presque en ami : les Européens l’admettront difficilement ; mais, lui, il en est sûr et, comme preuve, il vous dira que Lisa, sa femme, qui lave pour Madame, reçoit chaque jour quelque cadeau, et que ses enfants sont gâtés dans la grande-case.Le soir, il trouve son riz tout prêt ; l’habitation fournit sans travail des brèdes de plusieurs sortes, pour compléter les vivres de sa ration ; il a quelques poules et même un cochon, dans un petit parc qu’il a construit un dimanche derrière sa maison. Il n’en demande pas plus et, certes, je l’approuve de sa naïve résignation. Combien de journaliers en France sont moins heureux que lui !Pourvu que le fils soit aussi sage que le père ! mais hélas ! je crains bien que les choses ne se passent autrement.Le pauvre Pa-Germain a souvent compris combien il lui serait utile de savoir lire et écrire ; il voudra que son garçon aille à l’école, et il aura mille fois raison ; mais quand ce garçon sera devenu un savant, qu’il lira couramment sur la gazette, et fera de ces beaux paraphes en oiseaux que les Chers Frères affectionnent tant, le papa plein d’admiration pour son fils, osera-t-il lui proposer de prendre la pioche, ou même de travailler, à quelque titre que ce soit, sur l’habitation ?J’en doute, à vrai dire.Le jeune citoyen voudra être ouvrier, ce qui est fort louable, mais ouvrier à Saint-Denis, ce qui devient plus dangereux, car à la ville, il y a plus d’ouvriers que d’ouvrage, et les tentations sont bien grandes.Puis la plupart des professions exigent un long apprentissage auquel nos jeunes gens ne se soumettent pas volontiers ; en revanche, casser des pierres, gâcher du mortier, ou scier une planche sous la direction d’un maître, sont choses assez faciles ; aussi se jette-t-on en foule dans cette voie commode, ce qui explique comment, sur environ 500 élèves sortant des écoles primaires, on trouve 50 charpentiers et 64 maçons ou tailleurs de pierre, chacun des autres métiers n’employant qu’un nombre insignifiant de bras. Pour les cultivateurs on en peut compter jusqu’à quatre !Heureux encore pourtant si notre jeune citoyen est réellement ouvrier ! mais il est bien dur de s’accrocher les mains à scier des planches ou à remuer des pierres quand on a une si belle écriture ! Ne vaut-il pas mieux chercher une place ? Un garçon de bureau, c’est presque un commis ; un garçon de recette,  c’est un négociant ! Et la paresse aidant, on laisse la truelle et la hache pour le balai, le plumeau et le portefeuille des comptes à recouvrer.Et qu’on ne nous accuse pas de proscrire l’instruction, de parquer le citoyen de 1848 ou son fils dans les limites de la caste chinoise ; rien n’est plus loin de notre pensée : nous voudrions voir tous les créoles sachant lire et écrire ; chacun y gagnerait : moralité et instruction vont toujours de pair.Ce que nous constatons avec regret, ce que nous voudrions voir cesser à l’avenir c’est ce préjugé stupide qui éloigne du travail agricole le fils de l’affranchi : Esclave son père a cultivé le sol, donc la culture du sol est la marque de l’esclavage. C’est une plaie réelle, un malheur aussi grand pour cette classe elle-même que pour la colonie toute entière. De là cette foule de jeunes gens, entre vingt et trente ans, qui vaguent par les rues de Saint-Denis sous le vain prétexte de mille professions, inutiles quand elles ne sont pas imaginaires.Temps et forces sociales perdus ! Puis, la part du danger ! On fait des connaissances, on veut être mis comme tout le monde ; il faut des vêtements de drap, des souliers vernis, toutes choses qui coûtent fort cher ; et alors …. et alors ! ….Il y a, certes, de nombreuses et honorables exceptions : nous connaissons dans la population créole de bons et laborieux ouvriers, dont l’instruction a développé le cœur et l’esprit sans leur enlever le courage au travail ; mais, néanmoins, mon brave Pa-Germain, souhaite que tes fils restent sur l’habitation où tu as vieilli, et qu’ils bornent leurs désirs comme tu as su borner les tiens !

P. de Monforand – Album de l’ile de la reunion 


([1]) Cadre en bois à peine dégrossi porté sur des pieds courts et dont le fonds est formé de cordes entrecroisées.

([2]) Pa et Ma, abréviatifs de papa et maman, sont des titres honorifique accordés, aux noirs d’un certain âge.

([3]) Etoffe tissée avec des écorces d’arbre : Madagascar en produit d’assez fines pour être employées par la mode.

([4]) Touques – Ce sont les pierres sur lesquelles on pose les pieds de la marmite pour l’exhausser au dessus du feu.

Célébration du 160ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage à Saint-Denis

dimanche, décembre 21st, 2008

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Petit défilé, petit, petit.. indigne de la plus grande ville de l’outre mer.

Stèle Sarda GARRIGA au Barachois

samedi, décembre 20th, 2008

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Tous les ans, le 20 décembre, les membres de l’Association des Amis de Sarda GARRIGA, déposent une gerbe au pied de la stèle commémorant le débarquement du commissaire général de la République au Barachois.

pour en savoir plus :

 http://www.zinfos974.com/L-histoire-de-Sarda-garriga_a2632.html

20 décembre 1848 : abolition de l’esclavage à la Réunion

vendredi, décembre 19th, 2008

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Proclamation de Sarda Garriga aux travailleurs – 20 décembre 1848

vendredi, décembre 19th, 2008

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.

20 DÉCEMBRE 1848.

AUX TRAVAILLEURS.

Mes amis,

Les décrets de la République française sont exécutés :  Vous êtes libres. Tous égaux devant la loi, vous n’avez autour de vous que des frères.

La liberté, vous le savez, vous impose des obligations. Soyez dignes d’elle, en montrant à la France et au monde qu’elle est inséparable de l’ordre et du travail.

Jusqu’ici, mes amis, vous avez suivi mes conseils, je vous en remercie. Vous me prouverez que vous m’aimez en remplissant les devoirs que la Société impose aux hommes libres.

Ils seront doux et faciles pour vous. Rendre à Dieu ce qui lui appartient, travailler en bon ouvriers comme vos frères de France, pour élever vos familles ; voila ce que la République vous demande par ma voix.

Vous avez tous pris des engagements dans le travail : commencez-en dès aujourd’hui la loyale exécution.

Un homme libre n’a que sa parole, et les promesses reçues par les magistrats sont sacrées.

Vous avez vous-même librement choisi les propriétaires auxquels vous avez loué votre travail : vous devez donc vous rendre avec joie sur les habitations que vos bras sont destinés à féconder et où vous recevrez la juste rémunération de vos peines.

Je vous l’ai déjà dit, mes amis, la Colonie est pauvre :  beaucoup de propriétaires ne pourront peut-être payer le salaire convenu qu’après la récolte. Vous attendrez ce moment avec patience. Vous prouverez ainsi que le sentiment de fraternité recommandé par la République à ses enfants, est dans vos cœurs.

Je vous ai trouvés bons et obéissants, je compte sur vous. J’espère donc que vous me donnerez peu d’occasion d’exercer ma sévérité ; car je la réserve aux méchants, aux paresseux, aux vagabonds et à ceux qui, après avoir entendu mes paroles, se laisseraient encore égarer par de mauvais conseils.

Mes amis travaillons tous ensemble à la prospérité de notre Colonie. Le travail de la terre n’est plus un signe de servitude depuis que vous êtes appelés à prendre votre part des biens qu’elle prodigue à ceux qui la cultivent.

Propriétaires et travailleurs ne feront plus désormais qu’une seule famille dont tous les membres doivent s’entraider. Tous libres, frères et égaux, leur union peut seule faire leur bonheur.

La République, mes amis, a voulu faire le vôtre en vous donnant la liberté.

Qu’elle puisse dire que vous avez compris sa généreuse pensée, en vous rendant dignes des bienfaits que la liberté procure.

Vous m’appelez votre père; et je vous aime comme mes enfants ; vous écouterez mes conseils : reconnaissance éternelle à la République française qui vous a fait libres ! et que votre devise soit toujours Dieu, la France et le Travail.


Vive la République !

Signé SARDA-GARRIGA