Archive for avril, 2009

Origine du nom : HAMILCARO/Réunion

jeudi, avril 30th, 2009

Le premier HAMILCARO était esclave, se prénommait Annibal, était né vers 1799 à la côte d’Afrique et exerçait la profession de cultivateur en 1849.  Il fut affranchi en 1848 à l’abolition de l’esclavage. En 1849, il épouse une esclave elle aussi affranchie en 1848, Marie Rose, née à la Réunion, fille de Sophie, à qui on attribua patronyme NARGO. Lors de leur mariage, ils déclarent six enfants qui furent aussi affranchis en 1848 : 

  • Caroline
  • Balthazar
  • Louis Marie
  • Rosemay
  • Rose
  • Ursule

Parmi les descendants d’Annibal, le plus connu est Cyrille HAMILCARO, ancien maire de Saint-Louis, descendants de Balthazar, mais aussi, parmi les moins connus mais néanmoins très estimés, Rose May N., descendante elle aussi de Balthazar, et Lilian Y.F., entre autres. 

Sources : Relevés Pierrette et Bernard NOURIGAT

   

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Acte de naissance de Gilles HAMILCARO né en 1883 à Saint-Louis

Pour voir l’arbre généalogique de Cyrille HAMILCARO :

http://cyrillehamilcaro.hautetfort.com/media/00/00/1c06b8beb961ae13fedd359fdb3edf75.pdf

Pour voir Cyrille HAMILCARO, enfant, en 1968 :

http://cyrillehamilcaro.hautetfort.com/cyrille_hamilcaro/


 

Pour voir le relevé du mariage d’Anibal HAMILCARO en 1849 effectué par Sudel FUMA :

http://www.historun.com/run/Etcivil/Mariages/Detail_act.asp?Id=Mar*St-Le*1849*141

 

Jean Paul II à la Réunion

jeudi, avril 30th, 2009

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Vingt ans déjà !! Premier mai, jour de l’emblème porte-bonheur (le muguet), nous recevions dans notre île Jean Paul II venu sur invitation de Monseigneur Gilbert Aubry. Dans la soirée, vers 17h 15, le boeing d’Air Madagascar se profile dans le ciel de Gillot. On a déroulé le tapis rouge. En descendant, le Pape baise cette terre citée en exemple pour l’harmonie des peuples et de ses croyants… Geste qu’il répète à tous ses voyages. Après une poignée de main à Michel Rocard, venu spécialement dans l’île pour l’événement, c’est la chorale qui entonne : « çà sent la banane la vanille et le cumin » de J. Farreyrol. Les danseuses agitent leurs corps au rythme de la chanson en signe de bienvenue dans notre île. Puis, le Pape dans sa papamobile se dirige vers Saint-Denis et tout doucement, ce véhicule qui l’accompagne à tous ses déplacements, arpente des rues principales de la capitale. Ovations et drapeaux colorés (couleur du Vatican oblige), sont de mise. Arrivé àla Préfecture, le pape se retire avec Michel Rocard dans le bureau du Préfet. Puis ce dernier dans son allocution, rend hommage au Frère Scubilion, frère des Ecoles Chrétiennes.


Vers 19 heures vingt cinq, le pape entre dans la cathédrale, remise à neuf pour la circonstance (on venait de restaurer les peintures du chœur). Là une foule de personnes l’attend, il s’agit de prêtres, de religieux, des laïcs…Il dormit à l’Evêché, et dès le lendemain, direction l’esplanade de la Trinité à Montgaillard. Cette esplanade avait été aménagée pour recevoir les fidèles venus de loin pour voir le Pape et prier Dieu, en cet événement. Il s’adressa à la foule nombreuse venue l’écouter, et il surprit les fidèles avec son message en créole : « Reste pas dan’fénoir ».ou « nous l’est blanc, nous l’est noir »… Enfin d’autres points forts ont été exprimés dans la langue du peuple, tel: « Zot même la lumière y éteint pas ». Puis, il se consacra à la cause de Jean Bernard Rousseau (frère Scubilion), l’évangélisateur et éducateur des pauvres. On disait de ce frère, un faiseur de miracles, car une dame a été sauvée par les prières adressées à ce frère. Ce miracle reconnu a fait l’objet d’un procès en béatification. A 11 heures, la messe est célébrée et diffusée en direct par la télévision. Sa visite dans l’île se termina par ces déclarations : « En vous quittant, je vous emporte dans mon cœur ».Les réunionnais gardent bien présents ces moments forts de sa venue, et ont une prière pour lui vu qu’il a quitté ce monde. 

Chantal LEPERLIER

Sources :

JIR

Télé 7 jours

     

le coiffeur d’antan

mercredi, avril 29th, 2009

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Salon de coiffure à Saint-Denis – 22 rue Ruisseau des Noirs

Dans à peu près chaque ville, existaient des cabinets  de coiffure. Ce coiffeur faisait office aussi de barbier. Vous vous en doutiez, cette personne coiffait spécialement les hommes et les rasait mais plus rarement. Parfois les deux du même coup aussi.  

Il s’agissait d’un cabinet modeste (plutôt cabinet que salon), sorte de salle carrée ou en profondeur, pas plus grande qu’un garage, avec quelques chaises. C’était courant pour l’époque de trouver dans ce genre de salon, des « chaises pays » dites « chaises de Gol » afin d’attendre son tour. Bien souvent, ce genre de local n’était pas lambrissé, et on voyait les poutres apparentes. Pas très joli, joli…mais le créole savait égayer les lieux, en collant sur les « murs » des papiers de catalogues avec des dessins multicolores. 

Contre une cloison, étaient placées deux sortes de commodes. Celles-ci surmontées de deux moyens miroirs, servaient de table de travail. Ces miroirs, avec le temps se trouvaient très souvent défraîchis ; le tain de la glace détérioré, renvoyait une image de mauvaise qualité. Deux commodes, donc deux places pour la coiffure ou la barbe, et devant chacune une « chaise de Gol » maintenait le client presque immobile, afin d’assister à la coupe et de s’admirer même si son image était plus ou moins brouillée.

Les autres clients attendaient eux aussi sur des « chaises pays », où au milieu de ce cercle trônait une petite table sur laquelle traînaient des vieilles revues. Le plus souvent ces magazines de l’époque, faisaient partie de la catégorie des « Nous Deux » ou magazines sportifs. Rares les revues où on pouvait lire les articles instructifs. De toutes manières, une bonne partie de la population savait tout juste lire !! Là les hommes discutaient entre eux de choses et d’autres, commentaient les dernières nouvelles du quartier… 

Au mur, sur ces feuilles de catalogues collées, le coiffeur faisait son décor en accrochant des publicités vantant les mérites de la brillantine de l’époque, d’un shampooing ultra qui fortifie les cheveux et les rend plus souples, de la Vitapointe en tube nouvellement paru sur le marché. Une autre publicité faisait l’éloge de stick après rasage, pour empêcher de saigner au cas où l’on se coupait. D’un autre côté, des posters d’acteurs, de chanteurs, de beaux  personnages se trouvaient alignés. On pouvait voir de suite Fernandel avec son sourire caractéristique, Tino Rossi, célèbre et connu de la population grâce à ses chants, mais aussi à sa voix d’or. Cette image nous montrait les cheveux de ce chanteur bien lustrés avec tel produit et en faisait la publicité.

 

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« Intérieur de Chez Michel « 

Une lignée de portraits collés au mur montrait à la clientèle des styles de coupe, des modèles, mais hélas, ceux-ci étaient presque toujours similaires. Le client satisfait du fait, qu’on lui enlevait généralement, un morceau sur la longueur des cheveux et, bien coiffé, il ressortait de là, léger et éprouvait le sentiment comme une autre naissance. 

Par ci, par là, de grandes images colorées de coureurs cyclistes ou de match de football faisaient rêver ces hommes qui avaient ces sports comme loisirs. Il est vrai que les passions à cette époque n’étaient pas nombreuses ! 

Sur chaque commode étaient placés un rasoir, des ciseaux, un bâton de savon à barbe Gibbs, des peignes blancs jaunis dont tous édentés nous montrait leur âge approximatifs. « Objets inanimés, avez vous donc une âme… » pourrait on dire afin qu’ils puissent nous dire depuis combien de temps ils sont là.  

Le rasoir en forme de canif, c’est-à-dire avec une lame escamotable, demeurait un outil indispensable. Tous ces accessoires côtoyaient une paire de tondeuse, un blaireau placé dans une coupelle en caoutchouc, une lotion après rasage, du savon en pâte etc.

Il débutait la séance en pratiquant un shampooing aux cheveux. Mais comment s’organiser, car bien souvent, il n’y avait pas d’eau courante dans ce genre de local. C’est pourquoi ces cabinets de beauté pour hommes étaient généralement situés à proximité d’une fontaine. La corvée d’eau était de mise… Et pour l’eau chaude, c’était une autre histoire : dans l’arrière boutique séparée par un rideau de toile, se trouvait une table avec un réchaud. Sur celui-ci, une sorte de chaudron contenant de l’eau chaude. De temps en temps, afin de maintenir l’eau tiède, le coiffeur rallumait le feu un instant dessous. Une cuvette de porcelaine (à haut rebord) et un broc à toilette de la même matière s’utilisaient afin de laver et mouiller les cheveux. 

Après, le coiffeur maniait avec agilité ces outils et toc, toc, et toc, sous les ciseaux, les cheveux tombaient par terre. Il faisait presque le tour du client. Une serviette lourde, de mauvaise qualité était placée comme de nos jours, au cou du client. Puis, cet homme habitué à coiffer, utilisait la paire de tondeuse, appuyait sur les leviers qui, en coupant, faisaient tomber de minuscules cheveux afin de mieux « égaliser ». 

Fini cette étape, il passait ses doigts dans la chevelure afin de faire tomber les derniers segments de cheveux restés prisonniers dans la masse. Seulement après, il passait le peigne afin de donner forme à la coiffure. Mais quel peigne !! 

Les jeunes enfants suivaient une certaine mode : « cheveux coupés à la brosse ». C’était là le choix des parents. Autant que les jeunes gens « corner » d’un âge mûr étaient sensibles aux plis de leur pantalon à l’époque, autant ils tenaient à la forme de leur carabit, mais aussi de leur moustache quand il y en avait. Faire le carabit consistait à couper soigneusement les pattes en avant de l’oreille, soit en carré, soit en pointe. Ces pattes se faisaient aux ciseaux et au rasoir pliable. Hop, le rasoir sur la peau, tout comme quand il faisait la barbe, et découpait la forme demandée par le client.

Il arrivait que le rasoir ne coupait pas bien, alors, le coiffeur l’affûtait à l’aide d’un « cuir au rasoirs » sur lequel il frottait un bâton de « cire à rasoirs ».  Il passait 4 à 5 fois la lame sur le cuir, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Et d’un œil vigilant et pointilleux, il regardait si elle était bien affûtée. Ce barbier possédait une collection de ciseaux, tondeuses mais aussi de rasoirs. Quand un rasoir ne coupait pas bien, même s’il venait de le repasser, il en changeait, et le laissait au repos, et en reprenait un autre. Le repos suffit bien souvent à remettre ces rasoirs dans un bon état de coupe. 

Le client était exigent, c’était telle coupe qui lui donnait de la classe afin de faire « un coup d’z’yeux » à une belle jeune fille, en sortant de là. 

Après la coiffure, le maître coupeur caressait la chevelure de nouveau afin de lui donner la forme voulue et relevait son travail en ajoutant le même parfum à tous ses clients. Là, il prenait un récipient avec un tuyau caoutchouc muni d’une poire, et hop, et hop, le parfum était diffusé sur toute la partie coiffée. Il en ajoutait un peu sur tout le cou de la personne. Le client ressortait de là après avoir payé, avec une paix de l’âme, léger…

Il pouvait fredonner le vieux séga :  

« Ah qui nana, qui nana, grand l’auto, nana c’est pas combien

Dans mon poche culotte, dans mon poche chemise n’a point ar-rien

Quand même çà, quand même çà, moi-même jeune gens carner, quand même 犻

Chantal

Sources :

Z’histoires longtemps

Dictionnaire universel de la vie pratique à la ville et à la campagne


Pour chanter Quand même ça – Paroles Georges FOURCADE et Germain HOARAU

http://www.qobuz.com/telechargement-album-mp3/Georges-Fourcade-Le-barde-creole/Musiques-du-monde-World-music/Georges-Fourcade/Takamba/default/fiche_produit/id_produit-3760053430069.html

http://mi-aime-a-ou.com/quand_meme_ca_parole_chanson_creole.htm

François MARBOT – Commissaire de la Marine, Ordonnateur de la Réunion (1817/1866)

vendredi, avril 24th, 2009

 

 

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Tombe au cimetière de l’Est – Saint-Denis

 

« Presque au même moment où nous nous faisions l’écho, dans notre dernier numéro, des  mauvaises nouvelles qui étaient arrivées de Salazie, relativement à l’état alarmant de M.  Marbot, ce fonctionnaire honorable et estimé expirait, malgré les soins dévoués de la science, malgré la tendre et affectueuse sollicitude de sa digne épouse accourue à son chevet, malgré  enfin les souhaits ardents que ses parents, que ses amis, que la population elle-même, affligée d’un si grand malheur, faisaient pour la conservation des jours de ce membre distingué de l’administration, de ce père exemplaire, de cet excellent citoyen. Bien qu’attendue, la nouvelle de la mort de M. l’Ordonnateur a causé dans notre cité une douloureuse surprise, qui aura été ressentie dans la colonie tout entière.  C’est que M. Marbot avait, dans son court séjour parmi nous, acquis plus d’un titre à notre respectueuse sympathie. Faut-il rappeler qu’en abordant nos rivages il eut l’honneur de tenir les rênes de notre gouvernement et que, quoique de peu de durée, son administration sage et paternelle, méritera d’avoir une place dans notre modeste histoire ? En descendant du premier rang où l’avait appelé la retraite du précédent chef de la colonie, pour occuper les fonctions d’Ordonnateur à la Réunion, M. Marbot sut, dans ce poste encore élevé, continuer à servir le pays avec le dévouement que l’on pouvait attendre d’un des enfants d’une colonie française comme la nôtre. Dans les conseils du gouvernement, il apporta toujours le tribut d’une vaste et solide intelligence ; de rares aptitudes administratives, de connaissances variées et surtout d’une droiture à toute épreuve. Les obsèques de M. Marbot ont été un triomphe pour sa mémoire et ont prouvé que, dans le pays, on n’est ni indifférent pour le vrai mérite, ni ingrat pour les services rendus. Décédé à Hell-Bourg mercredi matin, M. Marbot a été embaumé et transporté à Saint-Denis.  Ses funérailles ont eu lieu ce matin avec toute la pompe et toute la solennité que comportaient le caractère et le rang du défunt.  Le convoi est parti, à sept heures précises, de l’hôtel de l’Ordonnateur, rue de Paris. Un demi bataillon d’infanterie de marine, commandé par M. le colonel Duchesne, formait la double haie. Tous les officiers des ordres civils et militaires composaient, autour du char, un cortège imposant, auquel s’était jointe une grande partie de la population. Les coins du poêle étaient portés par MM. le Directeur de l’intérieur, le Contrôleur colonial, le Maire de Saint-Denis, le Procureur général, le Président de la Cour impériale et Edouard Bailly, commissaire adjoint de la marine. Mgr l’Evêque de Saint-Denis avait voulu donner au défunt un gage de sa haute estime en présidant la cérémonie funèbre. Un nombreux clergé s’empressait autour de Sa Grandeur. En tête du convoi la fanfare militaire exécutait des airs graves et appropriés à la circonstance. Cet appareil à la fois religieux et militaire avait un éclat saisissant. Tout le long de la rue de Paris et aux abords de l’église, la foule était compacte. La cathédrale était pleine comme aux jours des grandes fêtes de la religion.  Le service des morts a été célébré en grande pompe et entendu avec un pieux recueillement. M. le Gouverneur et sa famille y assistaient. Le cortège s’est ensuite dirigé, vers le cimetière avec le même cérémonial. Mgr l’Evêque, assisté de plusieurs prêtres, l’a accompagné à pied et a dit sur le bord de la tombe les dernières prières. A l’instant de la séparation, M. Charles Gandin de Lagrange, Directeur de l’intérieur, un des  amis et des anciens collaborateurs de M. Marbot, a adressé, devant ses collègues et devant toute l’assistance émue, un de ces adieux touchants qui ont le privilège d’arracher des larmes aux plus indifférents. Nous reproduisons ces belles et nobles paroles, dont l’accent restera dans le souvenir de tous ceux qui les ont entendues. Pendant les funérailles de M. Marbot, tous les navires sur rade, et le mât du port avaient leurs pavillons en berne. C’était le dernier hommage rendu à celui qui avait été le chef du service de la marine. M. Marbot, commissaire de la marine, Ordonnateur à la Réunion, était entré très jeune dans la carrière administrative. Doué d’une brillante intelligence et guidé par une vocation sérieuse, le brillant créole de La Martinique parcourut rapidement tous les échelons hiérarchiques du commissariat et arriva, à un âge exceptionnel, à l’un des premiers grades du Corps auquel il appartenait. La rosette d’Officier de la Légion d’Honneur, qui décorait sa poitrine, attestait qu’il était digne de sa haute position.  M. Marbot n’était pas seulement un administrateur éminent. Dans ses loisirs, rares mais féconds, il cultivait les muses, et il lègue à sa patrie des vers créoles (entre autres une imitation des fables de La Fontaine) qui ont obtenu de son vivant un légitime succès et qui lui survivront certainement.  M. Marbot était jeune encore, puisqu’il n’avait que quarante-neuf ans. Ses compatriotes, ses  nombreux amis déploreront le sort fatal qui l’a enlevé, au milieu de l’épanouissement de sa virilité et de son talent.  »

Thomy LAHUPPE – Moniteur de La Réunion n° du 3 novembre 1866

Pout en savoir plus :

http://kapeskreyol.potomitan.info/guides/bambous.php

« La boutique chinois »

vendredi, avril 24th, 2009

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Boutique chinois au Moufia

 

Le créole ne fera pas d’accord en disant la boutique chinoise, mais dans son esprit, il s’agit de la boutique tenue par un Chinois.Les boutiques sont installées dans toute l’île et font partie intégrante du paysage des villes et aussi des hauts. Elles étaient appelées en général du prénom du boutiquier : « chez Marcel », « chez Georges », chez Jean »… La devanture de la façade était décorée de morceaux de tôles clouées, sur lesquelles il y avait des publicités pour tels produits ou tels autres. Parfois, les autres publicités sur papier, mettaient un peu de couleur à cette construction banale, il faut le dire. Les boutiques des premiers étaient bien modestes avec des portes qui se fermaient avec un système de levier à bascule. L’architecture des boutiques de ces migrants chinois était reconnaissable aussi bien extérieurement, qu’intérieurement avec la disposition des comptoirs dedans.

Jouxtée à cette construction, était la buvette qui rassemblait de nombreuses personnes autour d’un ou deux « p’tits verres ».

Beaucoup de boutiques étaient construites sur un socle en pierres taillées enduites de ciment et sur lequel était placé le plancher. Ce vide sous ces planches permettait une meilleure circulation de l’air, donc moins d’humidité dans la boutique. Les côtés sont en planches recouvertes de tôles (pour que le bois soit moins humide), mais aussi à cause des rats et souris qui dévasteraient davantage les denrées stockées à l’intérieur. Ces boutiques en général se dressaient à un angle de rue avec son toit de tôle ondulée à quatre pentes et un auvent. Ce dernier courait sur toute la longueur du bâtiment, protégeant avantageusement portes et passants du soleil et des intempéries. Sous cet auvent on pouvait voir se dresser parfois, un petit perron en béton permettant les compagnons de beuveries de s’y asseoir et discuter en dehors de la buvette. Traditionnellement la boutique est un lieu de convivialité où les hommes du village aiment se rencontrer.

L’intérieur c’était une vraie caverne d’Ali Baba, car ce sont de petits commerces de proximité qui proposent toutes sortes de denrées alimentaires et d’articles de première nécessité.

L’aménagement de l’intérieur des boutiques était pratiquement le même partout. Souvent à la porte, recouverte aussi de tôle, se dressaient, alignés, des « gonis » débordant de riz en vrac, de maïs en grains, de tourteau, de café, de sucre, de haricots en tous genre, Un peu plus au fond et à gauche, était dressée une vitrine. Celle-ci, de fabrication artisanale et réalisée en bois de tamarin, constituait un élément indispensable au mobilier du commerce. Le boutiquier se tenait derrière ce comptoir-vitrine. Une porte intérieure, menait à l’arrière du magasin. Cette partie ajoutait aux clients un mythe de l’Orient aux obscurités de cette arrière-boutique. Quand on demandait au chinois une chose rare, il disparaissait dans le « fénoir » de cette pièce et revenait longtemps après, avec la marchandise demandée ou autre chose d’équivalent. Il déballait lentement cette marchandise de son papier journal tout auréolé d’odeur d’épices, d’alcool à brûler et de poussière.

Sur la partie droite du magasin se dressait une autre vitrine. Sur une poutre derrière le boutiquier, à un crochet, pendaient des « cornets chinois » jaunis dans lesquels on emballait les marchandises (pas de sachets plastiques !). Ces cornets étaient fabriqués par le chinois lui-même, d’où l’appellation « cornet chinois ».

Sur la vitrine de gauche trônaient de grands bocaux contenant des bonbons à la menthe, aux fruits, des berlingots des sucres d’orge et autres… Et tout près de ces bocaux, était placé un boulier chinois, (pas de caisse enregistreuse, ni de calculatrice). Parfois, certains boutiquiers ne sachant pas manier le boulier (il est vrai difficile à s’y faire) posaient l’opération sur un papier journal remplis de chiffres, ou bien sur le cornet.

La partie supérieure de cette vitrine contenait les pâtisseries, des biscuits, les macatias de l’époque, et que les enfants ne quittaient pas des yeux. La partie inférieure contenait quant à elle des objets religieux, des outils, et autres. Toutes les marchandises se côtoyaient dans un espace réduit. Des chapeaux de feutre étaient suspendus çà et là pour les messieurs.

Ce commerce était une entreprise familiale tenue par le chinois, son épouse, et aussi les enfants. L’épouse s’occupait surtout de la vente des articles de la partie droite du magasin, soit, la toile, chaussures, boutons, galons, fil, livres parfums …

Dans cette partie du commerce se tenait derrière son comptoir, la boutiquière, et derrière l’autre vitrine où des pâtisseries étaient exposées, le chinois se tenait devant tout un mur rempli d’étagères sur lesquelles s’alignaient les bouteilles d’alcool, de liqueurs, d’eau, de sirop aux étiquettes colorées. Les étagères inférieures contenaient des boîtes de conserves, allumettes, bougies, lampe à pétrole, eau de Cologne, Tout ces articles placés côte à côte, avaient leur place sur cette étagère. Des outils, des sabres, de la corde, des sacs de clous, des vis, formaient un coin bricolage. Une autre vitrine abritait les saucisses, le boucané et autres…

Sur un côté, se tenait un réfrigérateur vitré (quand on eut l’électricité !) dont le contenu faisait envie à tous les enfants et aussi aux grands. Ce qui intéressait encore plus les enfants, c’était bien sûr dans la chambre froide, les sorbets avec leurs bois empilés, aromatisés à la vanille, au chocolat, à la grenadine, au coco… que ces petits dégustaient.

Une place spéciale était faite pour la balance Roberval et ses poids. C’est aussi à cette boutique que les enfants achetaient les plus gros pétards, et les plus beaux feux d’artifice pour les fêtes de Noël. Ces objets à allumer sont indissociables aux fêtes de fin d’année.

Ce qui faisait marcher ce commerce auprès de la population pauvre de l’île, c’est bien cette pratique des crédits (basée uniquement sur la confiance), sans intérêt appelé « carnets ». Le commerçant notait sur ces carnets tous les achats non payés de chaque personne vivant avec un crédit. Celui-ci était tenu en double exemplaires, et en fin de mois, quand le salaire tombait, le client venait régler le chinois, et c’était reparti pour un autre mois…Ainsi allait la vie.

Dans certaines boutiques,des denrées de base étaient stockées dans des bacs en bois (casier) dans lesquels les chinois plongeaient d’une main preste, une mesure en fer-blanc ou une sorte de petite pelle arrondie fabriquée localement. Ces caissons étaient surtout réservés aux grains, au café au maïs, au sucre. Dans ces denrées, le maïs était largement vendu, de la farine jusqu’aux grains, en passant par le fabuleux « maïs sosso ».

Pas trop loin de ces bacs, des billots servaient au découpage de la viande, de la morue séchée, dont l’odeur empestait toute la boutique. Il faut reconnaître que cette « boutique chinois » était un capharnaüm d’objets rangés ou suspendus puisque le magasin constituait la boutique d’alimentation où se dressaient des remparts de conserves, des murailles d’étoffes et de mousseline, des cartons de bouteilles ; on y trouvait un coin (pour ne pas dire rayon) bricolage, toiles, mercerie, librairie etc…

La boutique chinois, avec ses diverses marchandises, sa buvette pour le « p’tit coup d’sec » mettait sa grosse balance à la disposition des planteurs pour peser leurs productions de maïs, de manioc, ou d’huiles essentielles (qui sans doute se vendait au kilo !!). Là, s’échangeaient les marchandises mais aussi les nouvelles du quartier. La boutique faisait aussi office de banque avec crédit sur carnet ou avances sur récoltes (le plus souvent sur les huiles essentielles dans les hauts).

Parfois ces chinois avaient plus d’un tour dans leur sac, car au retour d’un enterrement dans le quartier, certains offraient un « p’tit coup d’sec » aux parents et amis du défunt. Ce geste touchait bien sûr la clientèle.

Plus tard ces chinois enrichis, leurs enfants bénéficieront d’un certain capital, et c’est ainsi qu’ils s’ouvriront une quincaillerie, ou une superette par exemple, mieux organisée que la boutique de leurs parents.

Le chinois est toujours en activité, mais le créole dira quand il verra un autre créole s’ennuyer, et revenir, et encore et encore, on lui dira qu’il est comme « un chinois sans boutique ». Cela veut bien dire que le chinois est indissociable à sa boutique, sans celle-ci, il est perdu.

Chantal

Sources :
Patrimoine
Encyclopédie de la Réunion
Agenda de la Réunion
Le piment des mots créoles

COUSINADE DU 974

mardi, avril 21st, 2009

La mode réserve parfois des surprises.

HOARAU, RIVIERE, BOYER, FONTAINE, PAYET, ROBERT, MAILLOT, GRONDIN  du 974,

ces tee-shirts vont permettre de trouver des cousins plus facilement

et pour pas trop cher !

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9,99 € le tee-shirt

LES ARCHIVES

vendredi, avril 17th, 2009

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Archives Départementales de la Réunion


 

LES ARCHIVES 

L’étymologie indique leur lien avec le passé puisque ce nom provient de l’adjectif grec arkheia, ancien (pensez à l’archéologie), mais il peut s’agir de documents autres qu’historiques : titres anciens, charte…

De plus les archives indiquent aussi le lieu où sont conservés ces documents, surtout si l’on se réfère à une autre étymologie dérivée de arkhé, l’autorité : l’arkheion était la résidence des hauts magistrats de la cité, et le neutre pluriel arkheia désignait l’endroit où l’on conservait les documents officiels.

 

Nous avons ainsi en France, les Archives Nationales et départementales qui gardent les écrits anciens et permettent par exemple aux amateurs de généalogie de poursuivre leurs recherches. D’ailleurs, il existe même les Archives des départements d’outre mer. En général, les plus négligées et les moins classées demeurent les archives communales…

 

 

Par analogie on appelle documents d’archives tout ce qui appartient au passé, par exemple des émissions remontant au début de la télévision. L’archiviste désigne la personne chargée de surveiller les archives, c’est-à-dire le conservateur.

Chantal

 

Sources :

Veillées

 

GUEPES

vendredi, avril 10th, 2009

Les larves de guêpes sont fortement appréciées des connaisseurs à Pâques.

Bien frites et bien salées, c’est un régal.

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Photos : Géraldine C. 

 

 

LES GUEPES

Les guêpes se divisent en deux genres, Vespa et Poliste. Le genre Vespa fait son nid dans la terre tandis que le Poliste suspend son nid aux branchages, dans des anfractuosités… Elles répandent la terreur, on ne sait trop pourquoi. Nombreuses à bourdonner surtout l’été, désemparées si elles s’empêtrent dans un rideau de voile à la recherche d’une fenêtre ouverte, elles ne cherchent pas plus que les abeilles à persécuter le genre humain. Il est assez difficile de les diriger vers la sortie. Il faut éviter les grands gestes, les cris, les imprécations superflues. Chez certaines personnes, juste le fait de se faire piquer par une guêpe, provoque des boutons, des rougeurs, des démangeaisons. Dans le jardin, tuer une guêpe, c’est assurer la présence de 100 mouches, et 1000 chenilles. Parmi les hyménoptères porte aiguillon, les guêpes sont les seules qui nourrissent exclusivement leurs larves de proies constituées par le corps d’autres insectes ou araignées.Quelle que soit la situation de leur nid, les guêpes le construisent toujours en une sorte de papier obtenu en triturant longuement avec de la salive des fibres de bois mort ou vermoulu. Le nid de guêpe est fait à base de bois, dont les fibres sont malaxées avec de la salive pour obtenir une pâte, qui, une fois séchée est mise en forme.Un guêpier ou « nid de guêpes » se compose d’une reine pondeuse et fondatrice, d’ouvrières stériles et de mâles qui rappellent les faux bourdons des abeilles.Au printemps une grosse guêpe bourrée d’œufs cherche un emplacement pour y fonder une famille. Elle a l’embarras du choix : un trou dans un arbre, un terrier abandonné, l’arrière de volets d’une maison…du moment qu’elle se sente à l’abri. La croyance populaire de l’île veut que si les guêpes construisent leurs nids dans les maisons, ce soit signe qu’un très mauvais temps se prépare. En quelques mots, il y aura cyclone.Dans ces gîtes de fortune, la mère construit quelques alvéoles, pond ses premiers œufs dont elle observe attentivement l’éclosion. La construction commence par une première cellule de papier mâché, de forme ronde, où se fait la ponte des œufs. Ainsi vont naître les ouvrières pionnières constructrices de cellules hexagonales propres à recevoir de nouveaux œufs. Le guêpier ainsi constitué, s’agrandit. Au bout d’une quinzaine de jours elle dispose enfin d’ouvrières qui la déchargeront de basses besognes. Elle pourra se consacrer uniquement à sa fonction de reproductrice. Les ouvrières chasseresses, non seulement fabriquent la pâte à papier et réduisent en bouillie toutes sortes de matières carnées, mais encore traquent sans arrêt les mouches et les chenilles.Un grand nid se compose de 7 à 8 mille cellules réparties sur plusieurs étages et chacune donne naissance en moyenne à trois générations de jeunes larves ne se nourrissant que de substances animales.A la fin de la saison, lorsque plusieurs essaims d’ouvrières ont passé par les cellules et que les mâles et femelles ont atteint leur plein développement, des symptômes de dissolution commencent à se manifester.Un entomologiste britannique écrivait ceci : « Quand l’évolution se fait longue, les ouvrières tirent une à une les larves des alvéoles et les arrachent de leur berceau. Les larves ainsi abandonnées ne tardent pas à être dévorées par les oiseaux et les insectes, tandis que si elles restaient dans le nid, elles mourraient lentement de faim. L’instinct des ouvrières les avertit que leur fin est proche et que bientôt il n’en restera plus une seule pour soigner les nourrissons. Les quelques survivants se réfugient dans une cachette où elles s’endorment pour les longs mois d’hiver et en sortent le printemps, reines et mères des futures colonies ».Les guêpes ont deux ennemis : un oiseau (passereau) et l’homme. Les peuplades primitives de la Réunion qui vivaient au fin fond des forêts vierges dénuées de gibier et d’oiseaux, se nourrissaient de larves ou des « z’andettes » (ver dans le bois pourri). Ainsi ils avaient les protéines nécessaires à leur survie. C’était donc la nourriture des esclaves « marrons » qui se réfugiaient dans les Hauts, Cirques, ou hauts plateaux…Cette habitude a perduré de nos jours chez les gens des hauts. C’est ainsi que le « nid de guêpes » c’est-à-dire des larves extraites des alvéoles, grillées ou sautées à la poêle reste un luxe apprécié des gourmets chez une certaine catégorie. D’autres trouveront repoussant. Des goûts et des couleurs, on n’en discute pas !!Mais attention, beaucoup de personnes auront des symptômes d’allergies après avoir mangé cette friture, donc Prudence !!! 

Chantal 

Sources :

Réunion humoristique

Veillées.

Pâques

vendredi, avril 10th, 2009

La date de Pâques, fondamentale pour la définition de nombreuses autres dates du calendrier liturgique, fut précisée lors du Concile de Nicée (325) en fonction de l’équinoxe de printemps que l’on crut se produire le 21 mars.

Depuis Pâques est célébré le 14ème jour de la lune qui tombe ou suit le 21 mars. Ce qui en  fait une fête mobile, oscillant du 21 mars au 22 avril. Les chrétiens rappelaient ainsi le Pâque juive, à la date également variable, mentionnée dans les évangiles. Jusqu’au 5ème siècle, la fête de Pâques correspondait au vendredi Saint, le dimanche suivant étant celui de la Résurrection.

La tradition des œufs remontent à des temps immémoriaux, l’œuf étant l’image même de la fécondité. Les Egyptiens offraient déjà des œufs décorés, et l’Empereur romain Septime Sévère raviva cette coutume. Au 11ème siècle en France, l’année commençant à Pâques, des œufs bénits furent offerts en cadeau de Nouvel an. D’autres les peignaient en rouge. La coutume de teindre les œufs de Pâques en rouge ne répondait pas à un seul souci esthétique, car la couleur rouge en général était utilisée jadis pour détourner les influences maléfiques. Les œufs de couleur rouge étaient considérés également comme un hommage au sang versé par le Christ. Ce phénomène est facilement explicable : durant les 40 jours du Carême, il était interdit de consommer des œufs, et comme les poules n’avaient pas été averties, elles continuaient à pondre… les œufs s’accumulaient tant qu’il fallait les écouler !!

 

 

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La fête de Pâques réjouit petits et grands, car ils vont tous à la chasse aux œufs dans le jardin. La tradition des œufs peints est née en Alsace et elle ne s’est imposée en France qu’au 15ème siècle. Ces œufs peints en rouge, en porcelaine, en argent ou en or étaient échangés lors de cette fête. Les plus célèbres furent ceux de Fabergé. Le tsar Alexandre 3 lui en avait commandé un jour pour la tsarine Maria. Carl Fabergé réalisa un œuf magnifique en émail translucide avec des incrustations d’argent, d’or et de pierres précieuses. Le tsar fut si content qu’il le nomma fournisseur impérial.

Notre époque a pris des libertés par rapport aux traditions ancestrales (agneau pascal, omelette pascale, le pain…) et celle de l’œuf est restée. Aussi offre-t-on des œufs en chocolat de nos jours. On prétendait que les cloches revenaient de Rome le samedi saint et que ces cloches revenaient chargées d’œufs pour cette fête. Pourquoi ? parce que bien avant Pâques, les cloches se taisaient, pour sonner à toute volée à Pâques. Donc on prit aussi la cloche comme symbole de Pâques en plus des poissons, lapins, poules en chocolat noir ou au lait. Ils sont remplis de petits œufs colorés ce jour là.

 

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Cette fête est pour certains d’entre nous, génératrice de vacances scolaires. Pour cette fête, comme ce sont les premiers jours du printemps, les gens ont de précieux légumes pour agrémenter leur viande, qui autrefois était du gigot : l’agneau pascal oblige !!

L’habitude de servir un agneau le jour de Pâques s’est conservée en France jusque sous Louis 14 et même Louis 15.

On confectionnait ainsi ce plat qui nous venait directement des agapes des premiers chrétiens. On désossait le collet d’un agneau de six mois, on brisait la poitrine dans laquelle on ajustait les épaules bridées avec des ficelles. On brisait les deux manches des gigots qu’on assujettissait de même. On le remplissait d’une farce composée de chair d’agneau pilée, de jaunes d’œufs durs, de mie de pain rassis et de fines herbes hachées et assaisonnées de quatre épices. On lardait finement la chair de l’agneau, en le faisant rôtir à grand feu et on le servait tout entier. La recette est tirée du Grand dictionnaire de la Cuisine d’Alexandre Dumas.

L’usage de servir cet ancien plat pour les dîners royaux du jour de Pâques s’est perpétué longtemps à la cour de France, mais il évolue avec le temps. Il fait reconnaître que dans le Carême, les gens mangeaient « maigre » mais là ils se rattrapaient pour Pâques !!

 

Chantal

 

 

Sources :

Notre Histoire

Veillées

Livre des superstitions

 

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Le tangue (tanrec)

vendredi, avril 10th, 2009

La chasse aux tangue est réglementée et se termine au plus tard le 15 avril de chaque année.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=365D500B79491617EF81850A66BDE946.tpdjo15v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006168321&cidTexte=LEGITEXT000006071367&dateTexte=20000726

Ce petit animal sympathique, qui a régalé des générations, a failli disparaître et fait l’objet d’un plan de gestion cynégétique « petit gibier tangue » ayant « pour objectif d’améliorer les connaissances sur les prélèvements de tangues dans le but de maîtriser à terme les prélèvements en adéquation avec les objectifs de conservation des milieux (habitats) à la Réunion dans le département de la Réunion » mis en place pour 3 ans par arrête préféctoral le 20 octobre 2008.

http://www.reunion.pref.gouv.fr/intpref/raa/2008/octobre/arrete%202734.pdf

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 Ce petit tangue futé était bien caché au milieu des fleurs d’une tombe au cimetière de Trois-Bassins

P’ti tang futé (petit tangue futé) est le « bison futé » de la Réunion, et informe les automobilistes sur la circulation.

LE TANGUE

Le tangue, lointain cousin du hérisson d’Europe, est plus gros et demeure un descendant direct du tanrec malgache, car son véritable nom est : tenrec ecaudatus. Les nègres l’appelaient « tangue ». La présence de cet animal dans notre île a été signalée par Flacourt en 1658, et il disait que les malgaches en étaient très friands.Il fait partie de la famille des carnassiers insectivores et fut importé par nos ancêtres originaires de la Grande Ile. On le retrouve un peu partout. A la différence du hérisson, il ne peut se mettre en boule quand il est attaqué, mais il se défend avec courage en dressant ses piquants. Lourdaud, il se dandine le long des sentes, dans les buissons, et on le trouve parfois sur les routes la nuit. De petite taille (ne dépasse pas 30 cm), c’est un animal essentiellement nocturne. Il a le museau très pointu et terminé par un groin mobile qui dépasse de beaucoup les dents. Il se nourrit d’insectes, mais aussi de limaces, de fruits et de racines.Ses poils, même s’ils sont très raides par endroits, ne peuvent se comparer aux piquants du hérisson. Quand arrive la saison où ils sortent de leur tanière (septembre octobre), vos planches de potager sont toutes retournées la nuit par cette espèce. Au jour naissant, il se retire dans un trou caché sous quelques roches, entre des racines d’arbres et souvent au milieu de broussailles.Longtemps menacé de disparition par un braconnage intensif, il prolifère aujourd’hui grâce aux arrêtés réglementant sa chasse. Celle-ci, je crois est permise en été durant deux mois. Il se chasse la nuit à l’aide de chiens accoutumés à le poursuivre. Leur odeur sauvage facilite la tâche du chien. Certaines personnes en sont friandes, au point d’aller le déguster dans des restaurants servant cette spécialité, d’autres se donneront rendez-vous à la Grande Chaloupe autour de ce plat quand se déroule la fête du tangue. D’autres ne le mangeront pas du tout et en éprouveront une certaine aversion. Tout est question de goût 

Chantal

Encyclopédie de la Réunion
Encyclopédie Roussin
Veillées des chaumières

A lire aussi :

http://www.lemangeur-ocha.com/fileadmin/images/sciences_humaines/L_Tib_re_le_repas_de_tangue.pdf