Cette plante fait partie de la famille des liliacées au même titre que le lys, la tulipe, lail et autres
Elle se présente sous plusieurs formes et varie darbre à petite plante touffue selon les espèces.
La variété aloe vera en est une parmi 500 autres espèces. Elle est connue sous le nom daloès de Cap, Barbade, Curaiao, Socotrine, ou aussi aloès de Zanzibar. Dans notre île et probablement ailleurs aussi, cette espèce est connue sous le nom daloès amer par nos anciens qui lemployaient beaucoup. En parallèle, elle est connue aussi sous le nom de mazambin ou mazambron. En Guadeloupe on lappelle Laloué et aloès à la Martinique.
Elle se présente comme un buisson charnu, dont les feuilles, très souvent dentées sont généralement disposées en rosette. Elles sont épineuses aux bords, bien dessinées et contiennent souvent un suc amer dans ses feuilles charnues. Ses fleurs sont remarquables, généralement à courts pédoncules inclinés et en grappes. Celles-ci sont riches en nectar, et sont pollinisées par les oiseaux. Cette plante grasse, vivace est cultivée un peu partout aussi bien pour son aspect décoratif que pour ses propriétés médicinales. Il faut le reconnaître, laloès fait un très bel effet dans un parterre, et dautant plus grand quand il est en fleurs car celles-ci, en grappes forment un épi se dressant comme une hampe.
photo prise par Chantal en 2005 en Afrique du sud
En certains lieux, laloès fait lobjet de culture intensive. Pour favoriser le développement des rejets, on rabat les tiges. Elle est connue depuis des temps très reculés. On raconte que :
« Aristote, ce grand philosophe grec disait à son disciple Alexandre le Grand daller conquérir lîle de Socotora là-bas dans locéan Indien, où les palmiers dattiers y abondent ainsi que lencens et surtout laloès qui pousse partout.
0Japprécie les dattes et lencens, mais dis moi, Maître Aristote, pourquoi aimes tu les plantes daloès ?
0Majesté, les botanistes, les médecins, et les sages de notre noble ville dAthènes sont arrivés à la conclusion quil nexiste pas de meilleur cicatrisant que le jus daloès. Les soldats blessés de notre armée trouveraient dans laloès, le meilleur des remèdes.
0Cela mintéresse beaucoup, je veux que mes soldats blessés de notre armée disposent des meilleurs traitements. Mais dis moi, comment es tu arrivé à la conclusion que laloès est un aussi bon cicatrisant ?
0Eh bien, cest très simple Majesté. Nous avons observé que lorsquon coupe une feuille daloès, il se produit une rapide cicatrisation de sa propre superficie pour éviter que ne se perde le précieux jus quelle contient. La logique naturelle nous dit que si la plante est capable de régénérer efficacement la superficie abîmée de ses propres feuilles, elle cicatrisera également les blessures des humains en contact avec elles. »
photo prise par Chantal en 2005 en Afrique du sud
Laloès est un mode de guérison millénaire. La plante servait déjà dans lEgypte ancienne à la fabrication de produits cosmétiques, darôme pour les linceuls et les substances de remplacement pour embaumer les cadavres.
Les traités médicaux égyptiens de 1500 ans avant notre ère le mentionnait pour ses propriétés curatives, également comme laxatif. Ces usages sont confirmés par la science moderne. Elle demeure de nos jours un produit indispensable dans lindustrie cosmétique.
Laloès est une des rares plantes (non narcotiques) qui ait provoqué une guerre.
Alors quil était sur le point de conquérir lEgypte en lan 332 avant JC, Alexandre le Grand voulut aller comme le lui avait dit Aristote, dans cette île au large de
Le médecin grec Dioscoride recommandait laloès dans les cas de blessures, dhémorroïdes, dulcères et de calvitie. Le naturaliste romain Pline lAncien vantait ses propriétés laxatives.
photo prise par Chantal en 2005 en Afrique du sud
Les marchands arabes transportèrent laloès de lEspagne à lAsie vers le 6ème siècle avant notre ère. Puis les espagnols lemmenèrent en Amérique Centrale et en Bolivie. Elle est cultivée à la Barbade depuis 1650 pour en extraire des drogues. Ils le firent connaître aux médecins avertis de lInde. Ces derniers découvrirent ses bienfaits pour les problèmes de peau, les vers intestinaux et les douleurs menstruelles. Les guérisseurs chinois en firent le même usage. Quant aux pionniers américains, ils utilisaient le gel daloès pour guérir les blessures, les brûlures et les hémorroïdes.
Chantal
Sources :
Les plantes qui guérissent
Les plantes médicinales
Guide des plantes tropicales
Mon jardin botanique
Secrets et vertus des plantes médicinales