Accident du 10 novembre 1957 – Rampes de Saint-Paul

L’accident de car dans les rampes de Saint-Paul, le 10 novembre 1957 fit 27 victimes :

Alphonse MONPRE, Georges FONTAINE, Philidor NIRLO, Marc SENSE, Jean-Claude SERTIER, Henri BORCHER, Serge RAMPHAN, Bruno ROBERT, Régis RIVIERE, Marthe BOLON, Raymond GONNEAU, Maximin MAILLOT, Théophile FONTAINE, Alex GONNEAU, Lory PAULET, Vve Alexin MARIE-MARTHE, Moïse SAMENA-JAGOU, Justinien AUVERVAL Michel MARIE-MARTHE, Clément FREDDY, Maurice FREDDY, Dme Michel DIJOUX, Robert NICLIN, Octave LYGDAMIS, Vve Emilien BOLON, Jonas BOLON, Yvonne ROCHETAING.

 

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« Mais il y a eu l’accident des rampes de Saint-Paul, le 10 novembre. Et elle est morte là, sans qu’on ait eu le temps de se marier… Ils étaient vingt-sept morts. Le car est tombé du haut du rempart et s’est écrasé en bas, dans un virage… Il y a maintenant un monument, avec tous les noms et une croix, et on y met des fleurs dans des boîtes de fer-blanc. Vous verrez, il y en a tout le temps. C’est les familles qui font ça. Moi aussi, chacun pour son mort. « 

http://classiques.uqac.ca/contemporains/benoist_jean/anthro_medicale_creole/anthro_medicale_creole_prelude.html

Ces croix accrochées à la falaise 

              Vous les touristes qui avez les yeux un peu partout pour découvrir notre île intense, la beauté des paysages, vous rencontrerez ou avez rencontré il y a peu, sur la route de Saint-Paul et qui monte à Plateau Caillou, une multitude de croix blanches accrochées à la falaise le long de la route qui monte en virage vers le Guillaume. Beaucoup de gens nous demandent, à nous autres réunionnais, pourquoi ces croix ?

              Il s’agit d’un fait divers : un accident. C’était en 1957. Des excursionnistes avaient loué un car. Celui-ci, à deux pas de la ville, et dans la descente a manqué son virage et s’est écrasé à soixante mètres plus bas.

              Il y eut beaucoup de victimes 26 morts et 12 blessés… Cela s’est passé probablement à la suite d’une rupture de freins. Les journaux de l’époque racontaient que des voyageurs ont eu la présence d’esprit de sauter avant, mais malheureusement, ils atterrirent sur le toit du car, soit en se tuant eux aussi, ou en se brisant membres, vertèbres…

              Le bruit que fit cette catastrophe alerta les Saint-Paulois, et ce fut un attroupement. Les secours s’organisèrent du mieux que possible et en ce temps, pas d’hôpital à Saint-Paul, le plus près était celui de Saint-Denis.

              Un témoin raconta : « Dessus, dessous et à l’intérieur, ce n’était que des corps broyés, sanglants. Par exemple on retrouva la tête d’une femme suspendue à un arbre, d’autres accrochées à la végétation ou à un rocher. Certains blessés décèderont plus tard à l’hôpital ».

              Après cette catastrophe, on fit des collectes pour aider des dizaines de familles marquées par la douleur et aussi privées de leur soutien.

              On connaît la générosité du réunionnais, il ne reste jamais indifférent à la misère des autres. Cet appel sera donc entendu et parait-il on aura récolté 164 900 F(CFA) le premier jour de la collecte. Moins d’une semaine après, le million était dépassé largement. Neuf jours après, le journal de l’île publiait que les deux millions étaient dépassés. Le 26 novembre, on suivait toujours cette affaire terrible et le journal publiait les comptes : plus de 4 millions de francs (CFA) tel était le sympathique bilan de l’élan de solidarité.

              Aussi depuis, on posa des croix blanches à cet endroit, en témoignage de ce terrible accident et la famille malgré le temps passé, voit toujours inconsciemment leurs proches accrochés à un arbre, tant elle a été marquée.

 

 

Chantal

 

Sources

Coupures de presse

Mémorial de la Réunion

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