Il faut le reconnaître que les créoles réunionnais ont l’amour des fleurs. Le même amour à ce stade n’existe pas à la Martinique par exemple, pourtant créole aussi, mais le réunionnais a la main verte et cet amour de planter, entretenir. reste de générations en générations.
En un siècle d’histoire à peine les réunionnais ont surtout chercher à adapter leurs jardins aux violences de la nature : pluies tropicales, cyclones, vent.
En revanche il y a des modes influencées principalement par la Métropole. On trouve aussi des influences anglaises, comme les parterres bordés de petits galets ronds autour de la case. Il est vrai que Bourbon a été à une époque sous la domination anglaise. Mais il y a aussi une explication, tout simplement parce qu’il pleut beaucoup à la Réunion comme en Angleterre. Les parterres évitent de se salir les pieds avant d’entrer dans la maison. On sait bien que les parquets des demeures créoles sont encaustiqués, lustrés, au point de se voir dedans.
Le jardin situé devant la maison diffère de celui qui est à l’arrière. Devant c’est la plupart du temps un fouillis végétal, mais très organisé. Ce fouillis est maîtrisé par une symétrie tracée de part et d’autre d’une allée centrale. Les plates bandes y sont bornées de tuiles quelquefois, qui avaient servi autrefois de lest pour les bateaux. Dans cet espace réduit, le réunionnais harmonisera telle plante, telle fleur, tel coloris avec pour l’ornement. Dans certains endroits il y mettra un ou deux cactus. Sont accrochées au mur qui donne sur la rue, des plaques de fanjans sur lesquelles poussent des orchidées rares. Au portail sera planté le songe des Caraïbes parce que la superstition veut qu’il est sensé repousser les mauvais sorts.
Le jardin arrière est surtout planté d’arbres fruitiers, des plantes potagères et des plantes médicinales.L’ayapana, la marjolaine, le romarin, la citronnelle, le combava, la verveine, la menthe et autres sont plantés à l’arrière. Toujours une superstition, le bois puant (ou bois pion) est considéré comme une plante bénéfique nous dit le botaniste Karl Télégone.
Romarin
Malheureusement, de plus en plus, le jardin créole se rapproche de son homologue métropolitain. Les plantations sont pêle-mêle et se réduisent au profit de pelouses de crotons, de rosiers et ceux-ci se multiplient en boutures. Le réunionnais fera sans cesse des boutures de ses fleurs, et en échangera contre d’autres qu’ils n’ont pas. De nos jours, certains jardins prennent un autre aspect en plantant dans des pneus, une plante tel sagou, fougère ou autres.
Le jardin réunionnais, dit-on, est le reflet de la personnalité du propriétaire, mais aussi des modes de vie dominants.
De nos jours, la Réunion a tendance à acheter les herbes médicinales en pharmacie, et les fruits au supermarché, ainsi moins d’espace planté.
Prenons le temps de cultiver notre jardin tropical !!
Chantal
Fruits du jardin