La production et la transformation intégrale de la canne à sucre
Sans instruments aratoires, sur des terrains souvent en friches ou très escarpés, les colons reconvertirent malgré tout ces terres en cultivant de la canne à sucre en basse altitude et du géranium sur les hauteurs. La campagne sucrière débutait vers le mois de juin pour se terminer au début décembre. Les cannes étaient coupées et transportées par charrettes à bufs, par petits camions ou par tracteurs à lusine sucrière des Casernes de Saint-Pierre où elles étaient pesées puis distillées. Cet établissement, lIndustrielle Sucrière de Bourbon (ISB), transformait la canne, pour en extraire le sucre, le rhum charrette à partir de la mélasse fermentée et les autres résidus, telles que les écumes sont toujours utilisés par les planteurs comme engrais. On emploie aussi les fibres de la bagasse pour la production dénergie mais elles sont aussi utilisées pour la fabrication de panneaux dagglomérés destinés aux meubles courants.
Les moyennes propriétés
Ayant peu de ressources, les agriculteurs de moyennes exploitations cultivèrent eux aussi la canne à sucre pour obtenir des revenus supplémentaires. Toutefois au-delà des campagnes sucrières entre décembre et mars, ils plantaient entre les rangs des jeunes pousses de cannes : du maïs des haricots, pistaches et dautres plantes vivrières. Par ailleurs pour ne perdre aucun espace de terrain, aux abords de leurs champs ils plantaient, des bananes, du manioc, des pieds de chouchou, de citrouilles, et bien dautres légumes, que les ménagères cuisinaient quotidiennement pour leurs familles. Ces courageux agriculteurs élevaient aussi des animaux autour de leurs habitations, volailles, lapins, porcins, caprins, bovins pour leur propre consommation. Par ailleurs étant éloignés de la ville, très souvent, il leur arrivait de vendre leurs productions aux maquignons de passage.
Les petites propriétés
Souvent, les petits propriétaires héritèrent de parcelles issues de partages successoraux, établis par actes trentenaires. Sur ces lopins de terre, ils bâtissaient leur maison, une cuisine (au feu de bois) séparée du logis. Dans leur arrière-cour, ils entretenaient un jardin et tous élevaient quelques animaux de basse-cour, poulets, lapins, cochons… Au gré de balades, on croise souvent des gens apparentées et qui ont de très bonnes relations entre elles. Ainsi au fil des années sest constitué le quartier de la Pointe. Nayant plus de terres suffisantes à cultiver, beaucoup de ces habitants furent obligées daller chercher du travail ailleurs, comme ouvriers, agricoles, de chantiers, artisans et les plus jeunes, sorientèrent vers des activités urbaines et administratives.
Montage Anne-Monique B.
Anne-Monique B.