Armand-René MAUPOINT

mau.JPG

Panneau d’exposition à l’église de Sainte-Clotilde

Monseigneur Armand-René MAUPOINT (6 décembre 1810 – 10 juillet 1871), Evêque de la Réunion

 

Fils de Pierre-René-Armand Maupoint et de Marie France Pian, Armand-René est né à Chêne-Hutte-les-Truffeaux en Anjou le 6 décembre 1810. Armand-René Maupoint entra au petit séminaire de Beau-Préau après des études au collège de Saumur. Il poursuivit sa formation théologique à la Maison de Saint-Sulpice à Paris avant d’être ordonné prêtre, le 4 mars 1835, par Mgr Montault des Isles, évêque d’Angers. Il fut nommé le même jour vicaire de la paroisse de Notre-Dame.

 

L’abbé Maupoint se fit remarquer par son engagement social : création de centres pour indigents à Angers et l’œuvre des Petits Ramoneurs et Domestiques. Son affectation suivante fut à la Trinité, une des principales paroisses angevines. Il eut la lourde tâche de remplacer un prêtre qui était resté au milieu de ses paroissiens pendant 65 ans et notamment aux pires heures de l’anticléralisme révolutionnaire. Il trouva cependant le temps d’écrire un certain nombre d’ouvrages qui plurent à Mgr Godefroy-Saint-Marc, évêque de Rennes qui en fit son vicaire-général. Par décret du 14 février 1857, l’abbé Maupoint fut nommé évêque de la Réunion, succédant à Mgr Desprez, le premier évêque de l’île. La cérémonie du sacre eut lieu le 11 juin 1857 à l’Eglise Saint-Philippe-du-Roule à Paris.

 

Son arrivée à la Réunion après un voyage difficile, le mercredi 23 septembre 1857 sur la frégate La Loire fut l’occasion d’une grande fête populaire. Il se rendit en grande pompe à la cathédrale puis à l’Evêché (l’ancien immeuble Martin Flacourt). Le lendemain il fut reçu par le gouverneur Hubert Delisle.

 

Mgr Maupoint dut gérer un personnel ecclésiastique hétéroclite : des prêtres séculiers formés à Paris au séminaire des Colonies, des Pères du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie spécialisés dans l’évangélisation en Afrique, des jésuites installés à la Ressource depuis 1844, des Frères des Ecoles Chrétiennes se dévouant depuis 1817 comme instituteurs dans les classes défavorisées, des Sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny établies depuis 1816 tant pour les écoles gratuites que pour les Maisons d’éducation, des Filles de Marie de Mère Madeleine (née Marie-Françoise-Aimée Pignolet de Fresnes) oeuvrant pour les jeunes affranchis, les Sœurs de Saint-Vincent de Paul appelées en 1860 par Madame Jurien de la Gravière pour tenir l’hôpital Saint-Joseph à Sainte-Suzanne et les Sœurs Réparatrices installées en 1864.

 

Son apostolat se manifesta par la création de 21 nouvelles paroisses dont celle de Notre-Dame de la Délivrance à la Rivière Saint-Denis (reconstruite par souscription en 1893).

 

Cette période faste correspond à la prospérité économique de l’île jusqu’en 1863. Le 28 septembre 1860, Mgr Maupoint consacra la cathédrale de Saint-Denis.

 

L’enseignement bénéficia de sa sollicitude. Il inaugurera le 3 novembre 1857, le collège Saint-Charles à Saint-Paul et, le 21 avril 1861, le pensionnat scolaire et la chapelle de l’Immaculée Conception. Il développa l’Ecole Professionnelle de la Providence pour jeunes délinquants (supprimée le 13 février 1869 après les émeutes de 1868) et les écoles du soir (4000 personnes en 1859). Il créa les sociétés mutuelles de santé, encouragea l’épargne (Société de Saint-François) et engagea des actions contre l’alcoolisme. En 1870, alors qu’il se trouvait en congé en France, il obtint pour les réunionnais l’équivalence des brevets de capacité délivrés localement avec le baccalauréat national.

 

Passionné par l’écriture, il ne put éditer son Histoire de l’Ile Bourbon (parue en 1913 en feuilleton dans la Revue de l’Ile de la Réunion). Il mourut à Saint-Denis le 10 juillet 1871. Le 13 juillet ses restes mortels furent déposés dans le caveau du chœur de la cathédrale.

 

Transmis par Chantal

Tiré du Dictionnaire biographique de la Réunion  

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.